Y a-t-il eu, oui ou non, un projet de retraite minimale à 1 200 euros ? Oui, mais seulement pour une petite partie des retraités, a expliqué Olivier Véran, invité de « Questions politiques » sur France Inter et franceinfo ce dimanche 12 février. Pourtant, le porte-parole du gouvernement avait avancé le 11 janvier, déjà sur France Info, des propos quelque peu différents...

Vendredi 10 février le ministre des Relations avec le Parlement Franck Riester a notamment été épinglé après un passage sur BFMTV la veille. « On n'a jamais dit que nous allions donner 1 200 euros à tout le monde », a assuré le ministre en plateau. Plusieurs journalistes ont dès lors rapidement exhumé un entretien à Sud Ouest daté du 9 décembre 2022 où il affirmait sans détour qu'il n'y aurait « pas moins de 1 200 euros net pour une carrière ».

À cela s'ajoute l'erreur commise par de nombreux ministres de présenter ces 1 200 euros comme un « plancher », ce qui a totalement embrouillé les Français. À dessein diront les détracteurs de l'exécutif.

Dans l'émission « Questions politiques » de ce dimanche, le présentateur Thomas Snégaroff a donc cherché à faire réagir Olivier Véran sur les doutes émis par l'économiste. En lui demandant de préciser s'il était véritablement prévu qu'il y ait une pension de retraite minimale à 1 200 euros.

2 millions de retraités avec une pension majorée ?

Le ministre délégué chargé des relations avec le Parlement a d'abord répondu avec fermeté : « 1,8 million de retraités auront une revalorisation de leur pension ». « Oui mais il manque le chiffre magique de 1 200 euros ? » lui a rétorqué le journaliste. « Les 1 200 euros c'est pour une carrière complète au Smic », a répliqué Olivier Véran.

N'en démordant pas, Thomas Snégaroff a insisté, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessous : « Olivier Véran, je vous cite vous-même, vous étiez invité le 11 janvier ici à cette place, (...) vous disiez que 2 millions de retraités actuels qui ont une pension inférieure à 1 200 euros verront leur retraite majorée à 1 200 euros brut par mois. Vous venez de dire le contraire à l'instant. »

Exposé à ses propres contradictions, le ministre, bégayant, s'est alors excusé : « Je vous dis que c'est pour une carrière complète au Smic... Désolé si une phrase n'allait pas dans ce sens dans cette émission. » Dans les faits, difficile donc de savoir combien de personnes arriveront à atteindre ces 1 200 euros, surtout tant que le projet de réforme est en discussion à l'Assemblée nationale. Et un scénario se dessine : à moins d'un revirement de situation improbable, il n'y aura pas de minimum retraite généralisé à 1 200 euros. 

Source : huffingtonpost.fr