À quoi ressemblerait une guerre thermonucléaire globale ? Cette effrayante simulation le montre

10/02/2023

Que se passerait-il si une guerre thermonucléaire globale éclatait ? Quelles en seraient les conséquences sur les populations et l'environnement ? Pour en avoir une (effrayante) petite idée, nous avons testé Nuclear War Simulator. Un simulateur très (trop) réaliste.

1971 : explosion nucléaire dans l’atoll de Mururoa, en Polynésie française, lors d’essais nucléaires français. © Photo : STR / archives AFP
1971 : explosion nucléaire dans l’atoll de Mururoa, en Polynésie française, lors d’essais nucléaires français. © Photo : STR / archives AFP

Mercredi soir vers 23 h. Deux ogives nucléaires de 300 kilotonnes (16 fois la puissance de la bombe d'Hiroshima) détonnent à 1 000 m au-dessus de Rennes. Trois autres B83, d'une mégatonne chacune (66 fois Hiroshima), explosent à 500 m au-dessus de Brest et Lorient. Des ogives de plus faible puissance ciblent la base d'aéronautique navale de Landivisiau et d'autres cibles militaires. Une vingtaine de soleils brûlants transforment la nuit bretonne en fournaise.

1,6 million de morts en quelques secondes

Tandis que les champignons atomiques gagnent la stratosphère, des vagues concentriques de chaleur, de surpressions et de radiations ravagent les villes et bases militaires. Instantanément près d'1,6 million de personnes meurent. Celles les plus proches des points d'impact s'étant littéralement volatilisées. Quelques minutes plus tard, les vents soufflant vers l'est déplacent les mortels nuages vers le centre de la Bretagne. Les particules radioactives issues des bombes brestoises, quelques plus tard, recouvrent déjà une grande partie de la Loire-Atlantique. Le bilan des morts va drastiquement augmenter.

Plusieurs ogives nucléaires ont explosé au-dessus de Rennes, Brest, Lorient, Landivisiau. Les nuages de radioactivité gagnent toute la Bretagne et aussi les régions limitrophes. © Capture d’écran : Ouest-France
Plusieurs ogives nucléaires ont explosé au-dessus de Rennes, Brest, Lorient, Landivisiau. Les nuages de radioactivité gagnent toute la Bretagne et aussi les régions limitrophes. © Capture d’écran : Ouest-France

Minuit, j'éteins mon ordinateur avec un sentiment de malaise. Ouf, ce n'était qu'une simulation mais quand même ! Le spectre d'un conflit nucléaire est de retour avec la guerre entre la Russie et l'Ukraine, les tensions entre Chine et les États-Unis... Même l'horloge de l'Apocalypse est à 90 secondes de la fin du monde. Et quand on sait que 9 000 ogives nucléaires sont prêtes à être utilisées à n'importe quel moment et que 13 000 autres sont stockées à travers le monde !

En fait, nous avons testé Nuclear War Simulator, disponible sur la plateforme Steam. « C'est une simulation réaliste détaillée et une visualisation de conflits nucléaires à grande échelle avec un accent sur les conséquences humanitaires, explique Ivan Stepanov, son principal développeur. La plus grande motivation pour créer ce logiciel est la menace constante d'une guerre nucléaire. Il doit y avoir une simulation accessible et interactive à la disposition du public pour mettre en évidence la menace et les conséquences très réelles d'un tel conflit. »

Une pluie d’ogives nucléaires sur l’Europe tirées de la Russie. © Capture d’écran : Ouest-France
Une pluie d’ogives nucléaires sur l’Europe tirées de la Russie. © Capture d’écran : Ouest-France

Des centaines de paramètres possibles

Autant prévenir tout de suite. Il s'agit bien plus qu'une simulation que d'un jeu vidéo. La dimension pédagogique l'emportant très largement sur le côté ludique. Quant à l'interface, elle en rebutera plus d'un tant elle est complexe. Le joueur, à travers des consoles et des menus déroulants, peut choisir tous les paramètres d'une guerre nucléaire.

Armement, vecteurs de lancement (missiles sol-sol, air-sol, mer-sol tirés par sous-marins ou navires de combat...), charges des têtes nucléaires (de la petite ogive tactique de quelques kilotonnes aux monstres de près de 25 mégatonnes), explosions au sol ou en altitude... Une liste très loin d'être exhaustive.

À vous de choisir également les scénarios en définissant les processus pouvant amener à des tirs de première frappe, de dissuasion, de riposte partielle ou totale... Le logiciel calculant ensuite tous les paramètres pouvant influer sur cette guerre virtuelle en utilisant des données réelles. États-Unis contre Chine par exemple. Inde contre Pakistan avec extension mondiale dans un second temps. Israël contre Iran... À vous de choisir les belligérants.

Effets immédiats et à long terme

Mais la partie la plus intéressante, et aussi effrayante, est bien de voir les conséquences des explosions et leurs effets induits : rayonnements thermiques extrêmes, surpression, radiations, retombées... Le logiciel permet de visualiser les effets en temps réel mais aussi de les projeter sur plusieurs années ou décennies. Conséquences sur la population avec calcul des morts et des blessés et probabilité de survie. Les impacts sur l'environnement : incendies géants et feux de forêts, pollution des sols et des eaux, dégagement de CO₂ dans l'atmosphère, baisse de la température en raison des millions de tonnes de poussières envoyées dans l'atmosphère (le fameux hiver nucléaire). En espérant que ce n'arrive jamais évidemment.

Dispersion des nuages radioactifs après plusieurs impacts de tirs nucléaires. © Capture d’écran : Ouest-France
Dispersion des nuages radioactifs après plusieurs impacts de tirs nucléaires. © Capture d’écran : Ouest-France
Nuclear War Simulator permet de se créer son arsenal nucléaire avec tous les modèles de missiles et d’ogives en service actuellement. © Capture d’écran : Ouest-France
Nuclear War Simulator permet de se créer son arsenal nucléaire avec tous les modèles de missiles et d’ogives en service actuellement. © Capture d’écran : Ouest-France
L’hiver nucléaire s’est installé sur une bonne partie de la planète après une guerre thermonucléaire globale. © Capture d’écran : Ouest-France
L’hiver nucléaire s’est installé sur une bonne partie de la planète après une guerre thermonucléaire globale. © Capture d’écran : Ouest-France

Source : Ouest-France

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