Agnès Buzyn, «J'attaque les experts qui ont raconté n'importe quoi sur les plateaux de télévision»
Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé en France entre 2017 et 2020 et mise en examen pour «mise en danger de la vie d'autrui», était ce jeudi 27 octobre l'invitée de «C à vous».

Face à Anne-Élisabeth Lemoine et ses chroniqueurs, Agnès Buzyn indique, «On a laissé croire que je n'avais rien fait et pour la médecin que je suis, c'est insupportable». Durant cet entretien, l'ancienne Ministre est venue donner sa vérité pour laver son honneur.
En 2020, la crise du Covid-19 s'abat sur le monde. En quelques semaines, la France est confinée. S'en suivra ensuite la crise des masques, les couvre-feux et la fermeture de nombreux commerces considérés comme «non-essentiel».
Elle déclare qu'elle a «tenté très vite d'alerter sur la crise à venir» mais en vain. Des SMS ont été envoyé entre le 11 janvier et le 8 février 2020 au président de la République Emmanuel Macron pour lui faire part de son inquiétude, ces SMS sont diffusés à l'écran. Ils n'auront aucune réponse.
Comment expliquer ce manque de considération et surtout d'anticipation de la part du gouvernement demande Anne-Élisabeth Lemoine ? Mme Buzin répond, «Il y a eu un conseil scientifique, il y a eu des avis et visiblement ces avis étaient discordants et visiblement pas en phase avec les miens».
Depuis, Agnès Buzyn se plaint et dit subir des menaces et un harcèlement régulier, qu'elle ne peut pas «se promener seule dans la rue». Elle ajoute : «pour quelqu'un qui a donné sa vie au service public, à l'hôpital public, qui a dédié sa vie à essayer à sauver des gens... Oui, ça, c'est très dur».
Depuis 2020, face à toutes ces attaques, l'ancienne ministre a eu le temps de désigner qui sont, selon elle, les coupables de la mauvaise gestion de l'épidémie du Covid-19 en France. «Je n'attaque pas le gouvernement, j'attaque les experts qui ont raconté n'importe quoi sur les plateaux de télévision et qui eux, ne sont pas mis en examen ! Qui au moment où moi j'essayais d'alerter, de mobiliser les Européens, la Commission européenne, il n'y a pas eu un expert, vous ne trouverez pas une interview qui disait que c'était grave. On les a entendus dire tout et son contraire sur les plateaux télé».
"Tout le monde s'en foutait"
Ferme dans ses propos, Agnès Buzyn conclut : «si je dois m'énerver, quand je dis "tout le monde s'en foutait" je m'énerve essentiellement contre la communauté scientifique qui n'a pas fait à ce moment-là une certaine analyse des risques qu'ils prenaient».