Le Washington Post a rapporté jeudi que l'Ukraine dépend des coordonnées fournies ou confirmées par les États-Unis et ses alliés pour lancer des frappes à l'aide des systèmes de roquettes HIMARS fournis par les États-Unis, une révélation qui démontre l'implication profonde de Washington dans la guerre.

Le HIMARS est un système d'artillerie à guidage de précision, que l'Ukraine a beaucoup utilisé dans sa lutte contre la Russie. Par exemple, le 1er janvier, une frappe HIMARS sur une installation abritant les forces russes à Donetsk a tué au moins 89 soldats russes, l'une des attaques ukrainiennes les plus meurtrières de la guerre.

Citant trois responsables ukrainiens anonymes et un responsable américain anonyme, le Post rapporte que l'Ukraine compte également sur les États-Unis pour obtenir les coordonnées de ciblage d'armes de précision similaires, notamment le système de roquettes à lanceur multiple M270.

Un haut responsable ukrainien a déclaré que les forces ukrainiennes ne lançaient presque jamais de frappes à l'aide de ces armes sans coordonnées fournies par le personnel militaire américain qui se trouve sur une base militaire dans un autre pays d'Europe.

De hauts responsables de l'administration Biden ont reconnu publiquement qu'ils fournissaient à l'Ukraine des renseignements pour mener des attaques contre les forces russes, mais les détails de cette coopération n'étaient pas connus auparavant.

Selon le rapport du Post, les responsables ukrainiens identifient les cibles qu'ils veulent frapper et leur emplacement, puis fournissent ces informations à l'armée américaine pour obtenir des coordonnées plus précises. L'armée américaine envoie alors généralement les coordonnées, mais parfois elle ne le fait pas, et les forces ukrainiennes ne tirent pas.

Un haut fonctionnaire ukrainien a déclaré que la coopération montre que les États-Unis peuvent fournir des armes à plus longue portée sans avoir à s'inquiéter qu'elles soient utilisées pour frapper à l'intérieur du territoire russe. Vous contrôlez chaque tir de toute façon, alors quand vous dites : « Nous avons peur que vous l'utilisiez à d'autres fins », eh bien, nous ne pouvons pas le faire même si nous le voulons », a déclaré le fonctionnaire.

Mais un responsable américain a contesté l'idée que l'Ukraine soumette les cibles à l'approbation des États-Unis et a déclaré que ces derniers ne fournissaient que les coordonnées. En août dernier, un haut responsable des services de renseignement ukrainiens a déclaré que l'Ukraine consultait les États-Unis avant de lancer des frappes HIMARS et que ces derniers avaient un droit de veto sur les cibles. L'Ukraine pourrait avoir plus de liberté pour choisir ses propres cibles maintenant que l'administration Biden est de moins en moins préoccupée par l'escalade de la guerre.

La Russie a clairement indiqué qu'elle considérait la coopération entre les États-Unis et l'Ukraine en matière de ciblage comme un exemple du rôle direct de Washington dans la guerre, et Moscou n'est pas le seul à le penser. En mars 2022, le représentant Adam Smith (D-WA), ancien président de la commission des forces armées de la Chambre des représentants, a déclaré que les États-Unis ne fournissaient pas de « renseignements sur le ciblage en temps réel », car ce type de coopération « va jusqu'à nous faire participer à la guerre ».

Source: Antiwar.com - Traduction par Aube Digitale