Missile en Pologne: Varsovie évoque "un accident malheureux" de la défense ukrainienne
La Russie a réfuté être responsable de la chute d'un missile sur un village polonais près de la frontière avec l'Ukraine et Varsovie elle-même a jugé "hautement probable" qu'il s'agissait d'un projectile antiaérien ukrainien, "un accident malheureux".

Un missile est tombé mardi sur le village polonais de Przewodow, frappant un bâtiment agricole et tuant deux hommes. L'impact s'est produit mardi vers 14 h 40 GMT. La Pologne sous le choc a mis son armée en état d'alerte renforcé.
Le président polonais Andrzej Duda a affirmé mercredi à la presse que, "Rien n'indique qu'il s'agissait d'une attaque intentionnelle contre la Pologne".
Poursuivant "Il y a une forte probabilité qu'il s'agisse d'un missile qui a simplement été utilisé par la défense antimissile ukrainienne". En ajoutant, c'est "probablement un accident malheureux, hélas".
Il n'y a "pas d'indication d'une attaque délibérée" en Pologne, a aussi déclaré de son côté le chef de l'Otan Jens Stoltenberg. Les ambassadeurs des pays membres de l'Alliance atlantique se sont réunis en urgence mercredi à Bruxelles.
Depuis Bali (Indonésie) où le G20 était réuni en sommet, le président américain Joe Biden avait lui aussi estimé "improbable" que le missile ait été tiré par la Russie.
"Je vais m'assurer que nous puissions déterminer ce qu'il s'est passé exactement" avant de décider d'une réaction, avait-il ajouté à l'issue d'une réunion d'urgence mercredi des dirigeants des grandes puissances du G7 (Etats-Unis, France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Canada, Japon), en Indonésie, en marge du sommet du G20.
La "retenue" est de mise
Saluant la "retenue" de la réaction américaine, Moscou a nié toute implication dans l'incident en Pologne.
Dans un communiqué le ministère russe de la Défense a déclaré , "Les frappes de haute précision n'ont été menées que sur le territoire de l'Ukraine à une distance supérieure à 35 kilomètres de la frontière ukraino-polonaise", selon qui "les débris retrouvés en Pologne "ont été identifiés de manière catégorique par des spécialistes russes (...) comme un élément d'un missile guidé antiaérien des systèmes de défense antiaérienne S-300 des forces armées ukrainiennes".
La Pologne avait réuni mardi en urgence son Conseil de sécurité nationale et convoqué l'ambassadeur de Russie pour "des explications détaillées immédiates".
"Nous avons affaire aux conséquences des actions de la Russie. Ces conséquences, pour la première fois depuis le début de la guerre (...) ont touché la Pologne, des citoyens polonais ont été tués", a souligné mercredi Pawel Jablonski, vice-ministre polonais des Affaires étrangères, à l'agence PAP.
Mao Ning, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a appelé "toutes les parties concernées" à "rester calmes et faire preuve de retenue afin d'éviter une escalade".
Le chancelier allemand Olaf Scholz a réclamé une "enquête minutieuse" et mis en garde contre les jugements "hâtifs", tandis que Paris a appelé à "la plus grande prudence", "beaucoup de pays" de la région disposant du même type de missile.
Il est "absolument essentiel d'éviter l'escalade de la guerre en Ukraine", a exhorté le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, réclamant une "enquête approfondie".
Zelensky accuse la Russie
Côté ukrainien, évidemment le doigt est pointé vers Moscou.
L'Ukraine a réagit par visioconférence devant les dirigeants réunis à Bali, la frappe du missile en Pologne "n'est rien d'autre qu'un message de la Russie adressé au sommet du G20", a estimé le président ukrainien Volodymyr Zelensky, celui qui cherche à déclencher une guerre mondiale.
Bien-sûr, son chef de la diplomatie a été dans le même sens en qualifiant de "théories du complot" les allégations selon lesquelles il pourrait s'agir d'un missile ukrainien.
Après tout et vu toutes les tentatives de Zelensky pour impliquer l'OTAN dans la guerre avec la Russie et créer ainsi un conflit mondiale, une question se pose, le missile utilisé par la défense antimissile ukrainienne ne serait-il pas une attaque intentionnelle pour impliquer l'OTAN contre la Russie ?