Ce jeudi 16 mars, la Première ministre Elisabeth Borne a annoncé la décision du président Emmanuel Macron d'avoir recours au 49.3 pour la réforme des retraites. Une annonce qui a provoqué un véritable chaos à l'Assemblée Nationale, où elle a eu bien du mal à tenir son discours en raison de la cacophonie générale.

Les sondages sont clairs : 74% des Français jugeraient "inacceptable" une éventuelle utilisation du 49.3 pour la réforme des retraites, comme l'a révélé un sondage Odoxa-Backbone pour Le Figaro. C'est pourtant bien l'option finalement prise par le président de la République Emmanuel Macron après plusieurs jours d'hésitation. Dans les dernières 24 heures, le chef de l'état a organisé pas moins de quatre réunions avec la Première ministre Elisabeth Borne quant à la stratégie à adopter. Mais faute d'une majorité assurée, malgré de nombreuses concessions à la droite, il a finalement décidé juste avant l'audience cruciale à l'Assemblée Nationale d'avoir recours à cet article qui permet d'adopter une loi sans avoir recours au vote.

Une vingtaine de députés LR ont en effet exprimé leur refus de voter le texte, quand une dizaine se sont dits encore indécis à quelques heures du vote. Une situation trop instable pour Emmanuel Macron, qui a préféré ne pas prendre de risque." La séance est ouverte et elle est immédiatement suspendue", a ainsi annoncé la présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet sous les huées de l'opposition, ce jeudi 16 mars.

Elisabeth Borne termine malgré tout son discours

La Première ministre Elisabeth Borne s'est ensuite présentée face aux députés, auxquels elle a annoncé qu'elle engageait sa responsabilité. Mais la prise de parole de la femme politique a provoqué un véritable chaos dans l'Assemblée Nationale. Les Insoumis se sont en effet levés et ont chanté la Marseillaise, le tout muni de pancartes sur lesquelles était inscrit : "64 ans, c'est non !". Malgré les huées qui rendaient presque inaudibles ses propos, la proche collaboratrice d'Emmanuel Macron a prononcé son discours jusqu'au bout.

Un discours qu'elle a terminé... par un léger sourire en coin !

Ce geste, volontaire ou non, a évidemment beaucoup fait réagir sur les réseaux sociaux, où les internautes n'ont pas caché leur colère. "Elle va causer une souffrance à des millions de personnes, et elle sourit", "Comble de l'outrage, Élisabeth Borne annonce l'utilisation du 49.3 avec un petit sourire satisfait", "Le sourire de Borne à la fin de l'application du 49.3 mais vraiment c'est terrifiant", "Il n'y a pas plus méprisant que le sourire de Borne à la fin de son discours. Honteux", peut-on lire parmi les innombrables commentaires laissés à ce sujet.

En prévision d'un recours au 49.3, plusieurs élus avaient anticipé un dépôt de motion de censure. Si celles du RN et de LFI - si elles sont bien déposés dans les prochaines 24 heures - devraient avoir peu de chances d'aboutir, une troisième motion trans-partisane déposée par le centriste Charles de Courson pourrait avoir plus de succès.

Source : Voici