« Un bonnet phrygien chinois »: produite à 80 % en Chine, la mascotte des JO de Paris fait polémique

Lundi, l'organisation des Jeux olympiques de Paris 2024 a dévoilé ses mascottes, prénommées Phryges. Si une partie des peluches sera produite en Bretagne, 80 % d'entre elles seront réalisées en Chine. De quoi faire réagir.

Dévoilées lundi, les mascottes des Jeux olympiques de Paris 2024 sont déjà critiquées. Prénommées Phryges et inspirées du bonnet phrygien, elles ont d'abord été moquées pour l'apparence. C'est désormais leur lieu de fabrication qui fait débat.

La mascotte sera en partie, 20 % pour être plus précis, produite en France, dans l'usine du groupe Doudou & Compagnie, situe à La Guerche-de-Bretagne, en Ille-et-Vilaine. Mais le reste (80 %) des peluches sera produit en Chine. Pour Alain Joly, le patron du groupe français, il était impossible de tout fabriquer dans l'Hexagone. « Le marché (de la peluche) a été fortement délocalisé et les prix sont aujourd'hui basés sur des coûts de production en Asie, nous détaillait-il, hier. Ce n'est pas possible de s'aligner. »

Une « douche froide »

Sur le million de Phryges fabriquées, 200 000 le seront en Bretagne. En France, c'est la version de meilleure qualité, vendue à 49,90 €, qui sera conçue. Le prix de celle bas de gamme fabriquée en Chine s'élèvera à 34,90 €.

Ce matin sur les ondes de RMC, Yves Jégo, le fondateur de la certification origine France garantie et homme politique sous l'étiquette UDI (Union des démocrates et des indépendants), a parlé de « douche froide » à propos de cette délocalisation d'une partie de la production. « On nous a vendu le bonnet phrygien chinois, s'est-il emporté. Si les Jeux Olympiques sont partis pour ne pas être made in France, on aura raté l'effet d'image, l'effet du retentissement des savoir-faire français. Il faut que le Comité olympique se réveille pour faire que ces Jeux soient made in France et non made in China. »

Roland Lescure, ministre délégué chargé de l'Industrie, a répondu à ces critiques, sur la même radio. « 20 % fabriqués en France, ce n'est pas assez, mais c'est déjà mieux que rien, a-t-il rétorqué. Pour ce faire, elle (l'entreprise française) va accroître la taille de son usine en Bretagne, recruter des salariés. C'est un début. »

Phryges n'a pas fini de faire parler d'elle. En bien ou en mal.